SEXE ET DROGUES
produits >
sexe et drogues
Depuis
des millénaires, l'usage de drogues est associé
à la sexualité. Et pour cause, les psychotropes
étaient et sont encore utilisés lors des rituels
d'initiation comme la coca et l'iboga entre autres. Mais les
drogues peuvent-elles réellement provoquer le désir
et les rapports sexuels ? Peut-on véritablement parler
de plaisir ? Comment vivre sa sexualité sans craindre
les VIH, VHB, VHC, et autres MST ? Comment réduire les
risques chez les usagers ? Bien sur, tout dépend des
individus, de leurs attentes, de leur histoire sexuelle, de
leur santé, des contextes de consommation et du produit
consommé.
Si on rapproche la sexualité de l'usage de drogues c'est
aussi parce les deux présentent les mêmes objectifs
: la recherche du plaisir et l'atteinte d'un état de
conscience modifié. Les étapes qui mènent
à l'orgasme sont identiques à celles qui conduisent
à l'ivresse d'une substance.
1. Dans un premier temps, il y a la stimulation du désir
sexuel (recherche du partenaire, moment et lieu propice ). D'un
autre coté, c'est le désir de consommer : recherche
du partenaire et de l'endroit de consommation.
2. la deuxième étape correspond à l'excitation
sexuelle accompagnée de baisers, caresses... C'est aussi
la phase de préparation à la consommation : l'anticipation
du plaisir de la substance conduit à un état d'excitation.
3. Vient ensuite la phase où l'excitation sexuelle est
à son maximum, juste avant 1'orgasme.Parallèlement,
c'est le moment où apparaissent les effets et la montée
du plaisir avec la prise du produit.
4. C'est alors l'orgasme qui intervient comme un état
de conscience modifié, avec des réactions neurophysiologiques
spécifiques. D'un autre côté, la montée
des effets et du plaisir lié à la substance entraîne
aussi un état modifié de conscience avec l'ivresse,
l'euphorie qu'il procure.
5. Après l'orgasme, il y a une phase de relâchement
pendant laquelle le corps, les organes génitaux, le pouls,
la respiration se calment. Certaines personnes vivent des phases
réfractaires entre deux c les YC d'activité sexuelle
où le corps se repose et peut refuser une nouvelle stimulation.
Lors de la descente, l'organisme retrouve sa condition normale
et là aussi une période survient où les
consommateurs mettent un certain temps à re - consommer.
En
bref, à faible dose et à court terme, les psychotropes
peuvent favoriser la sexualité puisqu'ils vont lever
toutes les inhibitions. Mais à forte dose et à
long terme, la drogue prend une place dominante, reléguant
la sexualité au second plan et entraînant certaines
dysfonctions sexuelles.
1. Effets des substances psychoactives
sur la sexualité
·
Les dépresseurs
On associe alcool et sexualité
depuis l'origine du vin. En effet Dionysos dieu du vin était
célébré à travers des fêtes
pour son action bienfaisante sur la fécondité.
Sous la Rome Antique, on obligeait les femmes à embrasser
le premier homme qu'elles rencontraient le matin pour vérifier
qu'elles n'avaient pas bu pendant la nuit puisque cela leur
était interdit (l'alcool risquait d'échauffer
leurs sens et elles pouvaient commettre l'adultère).
C'est ici l'origine du baiser.
L'alcool induit une dépression générale
du système nerveux central. Il agit directement sur le
système dopaminergique. La dopamine est un neuromédiateur
impliqué dans le contrôle des conduites affectives
et la régulation des émotions dont le plaisir.
L'alcool a également un effet qui facilite sur l'activité
des voies neuronales contenant le GABA, neuromédiateur
qui a un rôle inhibiteur.
Ainsi, à faible dose et à court terme, l'alcool
désinhibe les consommateurs et augmente le désir
sexuel. Chez les femmes, il entraîne parfois une diminution
de la pression vaginale.
A forte dose et à long
terme, l'alcool atteint les réflexes spinaux et donc
rend l'érection et la lubrification difficiles. Les hommes
sont plus fréquemment affectés par l'inhibition
de l'érection que les femmes par l'inhibition de la lubrification.
L'alcool diminue le désir sexuel en réduisant
la sécrétion de testostérones chez l'homme
et celle d'oestrogènes chez la femme.
L'alcool retarde ou inhibe l'orgasme ; il est l'un des plus
importants responsables de l'impuissance masculine à
l'andropause. Chez l'homme alcoolique chronique, le foie peut
convertir une grande quantité des androgènes en
strogènes, ce qui provoque à long terme
des effets de féminisation du type gynécomastie
(augmentation du volume des glandes mammaires chez l'homme)
et stérilité.
Chez les femmes, l'alcool trouble les conduites alimentaires
ce qui peut parfois entraîner des perturbations des menstruations.
Tout comme l'alcool, les tranquillisants mineurs modifient le
désir sexuel. Les personnes très anxieuses peuvent
avoir une augmentation du désir sexuel à faible
dose. Par contre à long terme et à fortes doses,
le désir sexuel diminue fortement, le retard d'orgasme
est plus fréquent, et chez les femmes qui surconsomment
les tranquillisants avec l'alcool, il y a des risques important
de stérilité.
Les
sédatifs et hypnotiques ont, eux, une réputation
d'aphrodisiaques, surtout chez les femmes puisqu'ils lèvent
les inhibitions. Il en est de même pour les barbituriques.
A faibles doses et à court terme, ils peuvent stimuler
l'appétit sexuel mais à long terme et à
fortes doses, ils provoquent souvent des impuissances érectiles
chez les hommes, assèchement des muqueuses chez les femmes
et cela peut mener en association avec l'alcool à des
cas de stérilité.
2. Effets des stimulants sur l'activité sexuelle
-
Cocaïne
Elle est depuis très longtemps
associée à la sexualité, par sa réputation
d'aphrodisiaque. En Amérique du sud, on trouve de nombreuses
représentations de scènes érotiques avec
une plante de coca à côté. De même,
il y avait des rituels d'initiations où on introduisait
une pipe en bois de la forme d'un pénis contenant un
mélange de pâte ou de poudre de coca et &eau
à l'entrée du vagin. On soufflait alors dans la
pipe, le mélange se répandait et insensibilisait
l'hymen de la jeune vierge. La cocaïne était aussi
utilisée par les prostituées sous forme de douche
vaginale pour anesthésier le vagin, faciliter ses contractions
et vaincre la fatigue.
La CC est aujourd'hui encore très fréquemment
associée à des jeux sexuels et est appliquée
sur les organes génitaux, l'anus et les mamelons. Cette
pratique est très risquée parce qu'elle provoque
des nécroses dues à son action vasoconstrictrice.
Parfois, les comportements sexuels peuvent différer des
normes habituelles des consommateurs, pouvant aller jusqu'à
l'obsession et l'incapacité de dissocier les deux. Ainsi,
à faibles doses et à court terme, la CC stimule
l'imaginaire érotique, augmente le désir et l'excitation
sexuels.
Des orgasmes multiples sont possibles ainsi que des érections
spontanées après injection de la substance.
Attention, certains se sont fait amputer le pénis après
s'y être injectés de la CC.
A fortes doses et à long terme, le désir sexuel
diminue même si l'imaginaire érotique peut continuer
à être stimulé. L'orgasme est retardé.
Certains peuvent rencontrer d'énorme difficulté
d'éjaculation voir même d'érection. Chez
les femmes, la consommation à long terme entraine un
assèchement des muqueuses et donc des difficultés
de lubrification. Cela peut également entraîner
des retards et absences temporaires des cycles menstruels, et
rendre la pilule contraceptive inefficace. Enfin, il y a les
risques de transmissions des hépatites, VIH et autres
MST, alors ne partagez ni vos seringues, ni votre matos d'injection,
ni vos pailles et évidemment mettez une capote systématiquement.
-
Les amphétamines et dérivés
A faibles doses et à court
terme, les amphétamines et dérivés stimulent
l'imaginaire érotique. Une augmentation du désir
sexuel est observée plus particulièrement chez
les femmes lorsque la substance est ingérée oralement.
Des orgasmes plus intenses et multiples sont fréquemment
rapportés puisque les amphétamines stimulent les
systèmes dopaminergique et adrénergique
A
fortes doses et à long terme, la consommation d'amphétamines
diminue le désir sexuel, retarde voir rend l'orgasme
absent. Cela entraine également des difficultés
d'érection en raison de l'action vasoconstrictrice des
amphétamines. Chez les femmes, il y a aussi des difficultés
de lubrification. Le retard d'éjaculation est possible
aussi. Lors d'administration intraveineuse, le "rush"
peut remplacer l'activité sexuelle.
-
La nicotine
A fortes doses, à partir
de 15 cigarettes par jour, la nicotine diminue l'afflux sanguin
vers le pénis et provoque des difficultés d'érection.
3. Effets des narcotiques sur l'activité
sexuelle
-
L'opium, la morphine
A
long terme, la consommation d'opium et/ou de morphine amène
une dépression générale du système
nerveux central et une dépression directe des centres
sexuels, d'où l'absence de désir, l'impuissance
érectile, le retard ou l'inhibition d'orgasme.
Chez les femmes, cela peut entraîner des aménorrhées.
Chez les hommes, la morphine produit une vasodilatation périphérique
qui peut avoir un effet de détourner la circulation sanguine
du pénis.
-
L'héroïne
L'héroïne
est souvent consommée comme un produit qui protège
contre la souffrance, qu'elle soit physique ou psychologique.
Bien souvent elle permet au consommateur de faire obstacle aux
agressions du monde, d'être à l'abri des blessures
liées à la sexualité, antérieures
ou futures, et donc elle fait obstacle aux stimulations de nature
sexuelles.
Mais l'héroïne provoque une certaine excitabilité
nerveuse.
Beaucoup d'usagers rapportent des cas d'érections spontanées
après un shoot, surtout les premières fois, mais
à faible dose sinon DODO !
A fortes doses, il y a une diminution du désir sexuel
jusqu'à la perte totale
INTERRUPTION
VOLONTAIRE DE GROSSESSE
Qu'est ce que I'I.V.G.?
Depuis
la Loi Veil, loi du 17 janvier 1975, l'interruption volontaire
de grossesse est autorisée et depuis, l'avortement est
un droit des femmes. L'IVG est pratiquée au tout début
de grossesse et était autorisée jusqu'à
la IO' semaine d'aménorrhée, soit 12 semaines
de retard de règles.
Le projet de révision de la loi de 1975 du 29 novembre
2000 a prévu un rallongement de ce délai à
14 semaines ainsi que la suppression de l'accord parental nécessaire
aux mineures pour être remplacé par le tutorat
d'un adulte (une sur, un responsable d'association).
L'IVG est un acte médical, doit obligatoirement se faire
dans un centre hospitalier pour des conditions d'hygiène.
Toutefois un médecin peut refuser de pratiquer un avortement,
en invoquant la " clause de conscience " parce qu'il
estime que cet acte est contraire à ses aspirations philosophiques
et morales, mais il devra s'assurer qu'il est organisé
si le conseil d'administration de l'hôpital l'a décidé.
L'avortement est toujours inscrit dans le Code Pénal
mais le projet de révision supprime les sanctions et
les poursuites pénales pour incitation à I'IVG.
Toute femme enceinte peut se faire avorter. Si elle est mineure,
l'accord d'un de ses parents ou tuteurs est indispensable, tout
comme elle qui doit également donner son accord sans
subir de pression de leur part. Si la mineure désire
garder le secret, le médecin doit s'efforcer d'obtenir
son consentement pour que les parents soient consultés.
Si elle refuse ou si les parents refusent I'IVG, le médecin
peut la pratiquer à la demande de l'intéressée.
Elle devra alors se faire accompagner par un adulte de son choix
une sur ou un responsable d'association. L'intervention
sera gratuite. Si elle est de nationalité étrangère
sans être réfugié politique, elle doit fournir
un titre de séjour prouvant queue réside sur le
territoire finançais depuis 3 mois.
Pour avoir accès à
l'avortement, il faut avant tout consulter un généraliste
qui l'orientera vers un laboratoire pour faire des analyses
sanguines. Ensuite et seulement après avoir eu les résultats
confirmant qu'elle est enceinte, il faut prendre un rendez-vous
dans un centre hospitalier avec un gynécologue qui l'examinera
et, selon le stade de grossesse fera une échographie.
Après cela petit interrogatoire sur les raisons de sa
décision, re-analyses sanguines avec dépistage
MV offert, puis passage devant un psychologue qui vérifiera
si elle est certaine de son choix. Cela dure environ 4 heures...
Puis une semaine de réflexion
finale est obligatoire avant le jour de l'intervention. Le jour
J, il faut être à jeun et s'attendre à rester
une journée, parfois moins.
Cela
se passe comment?
Il
y a deux techniques d'avortement qui dépendent du stade
de la grossesse, de l'âge de la femme et de certains facteurs
comme la consommation de tabac ou un récent avortement
déjà effectué par exemple. Avant 49 jours
d'aménorrhées, le traitement médical (RU
486 ou mifépristone et prostaglandines). Cette pilule
avortive n'est pas prescrite chez les femmes de plus de 35 ans
en raison des risques cardio-vasculaires liés aux prostaglandines.
Le comprimé de prostaglandines est administré
36 à 48 heures après la prise de mifépristone
( RU 486).
Entre 49 et 84 jours d'aménorrhées, l'avortement
se fait par aspiration endo-utérine sous anesthésie
locale ou générale. Une fois le col de l'utérus
dilaté par une méthode mécanique (pose
de bougies ou de laminaires) ou par un médicament, le
RU 486, un cathéter, dont la dimension varie selon l'avancement
de la grossesse, est introduit dans la cavité utérine.
Il est relié à une pompe à vide qui permet
d'aspirer le contenu utérin. Un curetage permet ensuite
de vérifier qu'il ne reste plus n'en. L'intervention
est indolore et dure de 3 à 5 minutes.
Au-delà
de 84 jours, l'interruption volontaire de grossesse n'est plus
autorisée en France, mais le reste en Angleterre ou aux
Pays Bas, notamment. A ce stade, l'avortement est encore praticable
en France pour des raisons médicales. C'est à
dire si la grossesse met la vie de la mère en danger
ou si l'enfant à naître est atteint d'affections
incurables. Dans ce cas on parle d'avortement thérapeutique
ou d'interruption médicale de grossesse, qui elle, n'est
limitée par aucun délai.
Après
un avortement?
Après
une interruption volontaire de grossesse un saignement est normal
et durera quelques jours. Il ne doit surtout pas y avoir de
vomissements, ni de pertes vaginales anormales, ni fièvre,
et la douleur abdominale doit s'estomper peu à peu. Le
repos et l'absence d'effort physique favoriseront le rétablissement
en une semaine environ. Prendre des bains et utiliser des tampons
est fortement déconseillé.
Un
contrôle dans l'établissement où l'IVG a
été pratiquée est recommandé dans
les 15 jours qui suivent l'intervention. Les risques de mortalité
liés à une intervention sont très faibles
(1/100000). Chaque année, 220 000 avortements sont pratiqués
en France. Le plus souvent les raisons financières sont
invoquées. Ainsi la difficulté d'accueillir un
enfant parce que le logement n'est pas adapté, parce
que les ressources du couple sont insuffisantes, où encore
l'instabilité du couple, constituent les principales
raisons avancées par les femmes qui ont fait le choix
d'avorter.
Bien
que le retentissement d'une interruption volontaire de grossesse
soit minime sur le plan physique, il peut être important
au niveau psychologique malgré le caractère délibéré
de cette décision. Certaines femmes mettent parfois plusieurs
semaines, voire plusieurs mois pour s'en remettre. Dans ce cas,
une aide psychologique est nécessaire. Dans tous les
cas, même s'il est " bien vécu ", un
avortement est un choix difficile à prendre et laissera
to 'ours des séquelles. La femme devra apprendre à
vivre avec, en sachant qu'elle ne pourra pas l'oublier.
Les
rapports sexuels peuvent reprendre dans la semaine qui suit
l'intervention, mais il faut obligatoirement utiliser un moyen
contraceptif qui, s'il n'était pas déjà
prescrit auparavant, le sera lors de la première visite
au gynécologue avant l'intervention. La contraception
doit alors être utilisée dès le soir de
I'IVG.
|